Dimanche 25 août : Nous voilà à St Gilles. Nous trouvons une place devant la cave coopérative. Nous sommes dimanche après midi et tout à l’air désert. Nous nous avançons en ville et là nous découvrons que c’est la fête ou plutôt la feria. Tout le monde est aux arènes où à lieu une corrida. A proximité les bodegas et nous entendons les cris venant du public dans les arènes. Un peu effrayés et horrifiés nous éloignons et cherchons l’abbatiale. Magnifique façade qui rappelle l’église de St Trophime à Arles et qui est caractéristique des églises provençales.
St Gilles : l’Abbatiale et l’ancienne poste
Avant que la foule ne sorte des arènes nous regagnons le bataeu où nous passons une soirée calme malgré le brouhaha qui provient des bodegas et du centre ville tout proche.
Lundi 26 août : Nous reprenons la navigation direction Aigues Mortes. La navigation est très rapide : il faut dire qu’il n’y aura pas d’écluses avant le canal du midi. Ici nous sommes au niveau de la mer Méditerranée et il n’y a aucune dénivelée avant de « monter » vers Béziers. A Aigues Mortes nous nous amarrons au port au pied des remparts. L’endroit est très sympathique et nous décidons d’y rester 2 nuits.
En direction d’Aigues Mortes et boréal au pied des remparts d’Aigues Mortes
Nous apprenons que le port se trouve dans le domaine maritime. A environ 5 kms si on traverse le port se trouve Le Grau du Roi et la mer est juste là.
Très touristique le centre ville est malgré tout très agréable. Dés que l’on s’écarte des 2 axes touristiques on trouve la fraicheur des rues provençales, le sourire, le franc parler de ces habitants. Nous trouvons également là de vrais artisans boulangers, bouchers et en particulier un fumoir où l’on fume tout : viandes séchées, grillades, poissons… et surtout le saumon d’Ecosse ou de Norvège. Le seul fumoir de la côte méditerranéenne.
Aigues Mortes : Coucher de soleil et les remparts by night
Aigues Mortes : Les remparts et une rue piétonne
Aigues Mortes nous a beaucoup plu. Nous reviendrons après tout ce n’est pas si loin de chez nous.
Mercredi 28 août : Départ vers Carnon ou Palavas, nous verrons bien. Dés la sortie d’Aigues Mortes le canal traverse le Vidourle et longe l’étang de Mauguio sur tribord. Plus au loin l’aéroport de Fréjorgues. Sur bâbord on aperçoit les bâtiments de la Grande Motte. Nous traversons les Cabanes du Roc un petit hameau de pêcheurs, difficilement accessible en voiture, avec pins parasols. Magnifique et authentique.
Les cabanes du Roc
A l’entrée de
Carnon, le port est là : il est squatté par le loueur Les Canalous. Il est
en bordure de la voie rapide, et de toute façon complet. Nous continuons donc
sur Palavas.
Le port de Palavas ne nous plaît pas : les pontons sont très courts et en
béton armés avec ferraillage protégés par de vieux pneus. Pendant la pause du
midi nous décidons de continuer jusqu’à Maguelonne.
Pour ceux qui ne connaissent pas, Maguelonne est une presqu’île se situant dans l’étang de Maguelonne. Au XIéme siècle on construisit une cathédrale qui servit de refuge aux papes fuyant Rome et l’Italie pendant les guerres internes.
Nous sommes chanceux nous trouvons là un ponton pour nous tout seul. Nous allons profiter de ce séjour pour visiter l’île et prendre un bain de mer. Pour Jean Michel c’est un peu retour aux sources : c’est ici à Maguelonne qu’il a préparé son dossier pour son examen final en 1983 épreuve de géodésie.
Maguelonne : péniche restaurant et l’étang
Maguelonne : la cathédrale et la plage
Maguelonne :
Les cabanes et coucher de soleil
Vendredi 30 août : c’est avec regret que nous
quittons Maguelonne. Direction Frontignan.
Sur la grande ligne droite des Aresquiés
A Frontignan, à nouveau chanceux, nous passons le pont levant à 13 h alors que partout il est noté 16h. Vraiment un problème de communication chez VNF… Nous faisons quelques emplettes et repartons vers Bouzigues : l’étang de Thau est juste là.
De nouveau notre horizon s’élargit : l’étang de Thau est là comme une petite mer intérieure (d’ailleurs tout le baisage est maritime). Nous accostons à Bouzigues que nous connaissons pour y être déjà venus en bateau. Nous resterons là 2 nuits pour profiter de la spécialité locale : les huitres … Une fois de plus nous sommes chanceux car le samedi soir nous assistons, depuis le bateau, à une démonstration de joutes sur l’eau.
Bouzigues : démonstration de joutes sur l’eau
Dimanche 1er septembre : Nous partons : nous devons traverser l’étang avant un coup de tramontane prévu dans l’après midi. La navigation sur l’étang de Thau consiste en un chenal balisé qu’il faut suivre jusqu’au phare des Onglous. Il longe les parcs à huîtres de Bouzigues, Mèze et Marseillan. C’est ce que nous faisons en moins de 2 heures.
Etang de Thau : parc à huîtres et ville de Mèze
Le phare de Onglous et là devant nous le but de notre voyage : le canal du midi
Devant nous le canal du midi est là et c’est à avec émotion que nous nous y engageons. Après avoir passé notre première écluse depuis une semaine nous arrivons à Agde. Le canal du midi traverse le fleuve Hérault : nous allons remonter l’Hérault jusqu’à Bessan.
L’Hérault : sauvage et navigable jusqu’à Bessan où se trouve un ponton
Sur environ 10 kms l’Hérault est navigable : très agréable et très peu fréquenté nous trouvons à Bessan un ponton auquel nous nous amarrons.
Mardi 3 septembre : départ pour Béziers. Nous retrouvons le canal du midi : ses ponts, ses écluses, ses platanes enfin ce qu’il en reste … avant l’arrivée à Béziers il en reste sur certains tronçons … mais bien malades … Sur le trajet nous croisons beaucoup de bateaux de locations mais pas de bateaux privés. Pas de commerce sur le canal du midi si ce n’est des péniches hôtels luxueuses.
Béziers : écluse aval et coucher de soleil sur le port
Mercredi 4 septembre : Nous quittons Béziers. Le pont canal et les écluses de Fontserannes sont là dés la sortie du port. Depuis notre dernier passage, les éclusiers sont toujours aussi ronchons, aboyeurs et désagréables.
Qu’y faire ??
Boréal sur le pont canal à Béziers
En approche de Fonserannes et l’échelle d’écluses de Fonserannes
Aussitôt passé Fonserannes nous sommes sur le bief le plus long du canal du midi : 52 kms sans écluses… Nous continuons notre parcours et après le tunnel de Malpas (160m) et la traversée du village de Poilhes nous arrivons à Capestang.
Le tunnel de Malpas
Amarré à Capestang, nous en profitons pour nous ravitailler aux magasins du centre ville. Au fond du port Jazz est là. C’est le bateau que nous avons loué il y a 2 ans et qui est, un peu, à l’origine de notre aventure avec Boréal. Le pauvre Jazz commence à être en mauvais état : décidément les locataires n’ont aucun respect pour les bateaux qu’on leur confit.
Jeudi 5 septembre : Nous sommes toujours sur le bief de 52kms sans écluses. Nous allons nous avancer jusqu’à Paraza où un port tout neuf vient d’être terminé. La navigation est tranquille mais il faut être vigilants. En effet nous croisons de plus en plus de bateaux de location et avec juste ½ heure d’apprentissage certains n’arrivent pas à naviguer en droite ligne et comme toujours ils naviguent beaucoup trop vite !!
Sur le canal du midi Boréal à Paraza
Vendredi 6 Septembre : aujourd’hui c’est le grand jour : ce soir nous serons à Homps. Mais le retour au pays nous rappelle une autre réalité : le vent. Il faudra faire avec une tramontane force 6 avec des rafales à force 8. Et il nous reste 6 écluses à franchir. Avec ce vent violent l’entrée et les sorties dans chaque écluse sont difficiles. Après une journée éprouvante nous arrivons enfin au terme de notre voyage : Homps.
Notre voyage en chiffres :
Heures de navigation : 313 heures
Jours de navigation : 59
Kms parcourus : env. 1830 kms
Ecluses franchies : 312
Lorsque nous avons débuté ce voyage nous sous estimions ce qui nous attendait. Lorsque l’on y pense et sachant ce qui nous attendait, je me demande si on se serait vraiment lancé.
Aujourd’hui nous n’avons aucun regret et ce fut une expérience formidable et nous sommes prêts à renouveler quelque chose de similaire l’année prochaine. Aujourd’hui nous avons acquis une certaine expérience.
Nous avons traversé 3 pays et avons pu comparer 3 cultures différentes et 3 gestions de navigation différentes : les marins sont les hollandais et la place du bateau dans leur culture est importante. Pour les Belges la place du bateau est moindre, même si elle reste importante en Flandres. Reste les Français : nous avons pu trouver et retrouver quelques traces d’un monde disparu. Celui du monde des mariniers tel que décrit dans la littérature (Simenon par exemple). Alors que le transport fluvial devrait être un métier d’avenir pour lutter contre le réchauffement climatique, il nous a semblé qu’il était beaucoup moindre par rapport aux pays du Nord. Pour ce qui est de la plaisance, et même si certains efforts sont faits, il reste un énorme travail à faire chez nous.
Nous avons pu naviguer sur canaux, sur lacs, sur rivières, sur fleuves. Nous avons été confrontés aux marées sur le bas Escaut (sur l’Elbe et la Weser en 2018). Nous avons été confrontés aux gros trafics de marchandises sur le Rhin, dans la traversée de Anvers, sur le canal du Nord (traversée du port de Hambourg en 2018).
Nos déceptions :
– Le passage des tunnels assez stressant
– Très peu de rencontres sur les canaux du aux langues étrangères en Hollande, en Flandre et très peu de plaisanciers croisés en France. De Valenciennes à Béziers peu de ports de plaisance et dans les ports existants beaucoup d’étrangers : suédois, danois, allemands, anglais, flamands, hollandais … pas très causants …
Nos coups de cœurs :
– La traversée de la Hollande : très belles navigations, sur canaux, rivières et lacs
– La Belgique pour tout les gens sympas qui sont venus nous faire un petit coucou
– La Saône et la halte lyonnaise : voilà une belle rivière où il faudra retourner
– Aigues Mortes et l’Etang de Thau : une belle navigation au niveau de la mer méditerranée
Voilà maintenant nous passons en mode hivernage avec Boréal. A bientôt pour de prochaines aventures.