Le séjour à Viviers commence a être long : les débits restent hauts et maintenant le mistral souffle fort, surtout les après midi. Nous patientons une fois de plus.
Vendredi 11 Juin 2021 : la météo annonce une accalmie pour le vent mais les débits restent forts. Nous décidons de partir. Dés la sortie du port nous sommes sous le barrage de Châteuneuf : sous le barrage les débits sont puissants nous avançons péniblement à 4 km/h et il semble parfois que nous n’avançons pas. Une fois l’écluse franchi nous trouvons une étendue d’eau avec moins de courant et nous avançons à 8-9 kms/h. Nous passons devant la centrale nucléaire de Cruas.
Aprés 4 heures de navigation nous atteignons le petit port du village de Cruas. L’entrée du port est étroite et un fort courant nous pousse vers les balises rouges délimitant un haut fond de rochers. Catherine, à la barre, garde le cap sur l’entrée du port et Jean Michel, sur la manette des gaz, mets les gaz pour redresser Boréal qui part en crabe. Voilà une entrée de port bien sportive !!
Samedi 12 juin 2021 : La sortie du port est beaucoup plus simple et nous trouvons très vite devant le barrage de Le Logis Neuf. Nous passons l’écluse dans les mêmes conditions que celle de Châteuneuf.
Nous arrivons enfin à Valence en milieu d’après midi. Nous allons rester à Valence pour une semaine : nous devons recevoir la 2ème injection du vaccin Pfeizer. Rendez vous a été pris au CHU. De plus la météo annonce une série d’orages pour la semaine du 15 juin.
La ville de Valence est surtout marquée par l’autoroute qui la traverse du nord au sud. Même si celle ci longe le Rhône, il en reste pas moins difficile à la traverser et il faut des ponts et des tunnels pour passer de l’autre côté. Les vélos sont de sortie et nous nous promenons à travers le centre ville à majorité piétonnier. Bizarrement il n’y a pas de vieille ville. Une seule façade, la maison des têtes avec fenêtres à meneaux, existe encore. Pour le reste l’urbanisme date du 18éme et 19éme siècle, mais aussi 20éme. Si on lève la tête on peut observer des façades style Art Déco. Même le monument aux morts dans le grand jardin public en est influençé.
A l’entrée du port on peut voir l’épave d’un ancien toueur, l’Ardèche. A la fin du XIXéme et début XXéme siècle un service de touage avait été mis en place entre Valence et Pont St Esprit. Les bateaux motorisés avançaient en se hissant sur une chaîne posée au fond du lit du fleuve. Dans la descente du fleuve deux barges étaient amarrées de part et d’autre du toueur. Dans la montée elles étaient attachées à l’arrière du toueur. Il reste 2 toueurs en activité de nos jours : un sur le canal de la Marne au Rhin, un sur le canal de Saint Quentin que Boréal a pris en 2019. A lire ou à relire ici
Mercredi 23 juin 2021 : Nous repartons de Valence. Le vent est tombé, les orages sont passés et nous sommes vaccinés : Boréal prend la direction de Lyon. Mais avant, il faudra toujours affronter des débits qui restent forts et passer encore quelques écluses.
Au fur et à mesure que nous avançons le lit du Rhône se rétrécit, mais pas les débits. A certains endroits c’est comme sous les barrages : tout juste 5km/h. Les vieux ponts ont les piles dans le fleuve : ceci accroit les débits à proximité et il faut être patient pour passer entre les piles. Le bateau tombe sa vitesse à 2,5 – 3 km/h et on a l’impression de rester 5 minutes sous le pont ! C’est le cas pour le pont d’Andance. Juste après ce pont nous nous amarrons à Andancette à un ponton un peu vieillot.
Jeudi 24 juin 2021 : Après un gros orage dans la soirée c’est sous le soleil que nous quittons Andancette. Le courant reste fort et le canal du barrage des Sablons est long étroit et monotone. Dés sa sortie nous retrouvons le Rhône sauvage avec ses courbes et surtout ses débits qui nous ralentissent toujours autant.
Aprés avoir passé Les Roches Cobdrieu nous arrivons à Ampuis où nous nous amarrons pour la nuit.
Vendredi 25 juin 2021 : A peine le petit déjeuner pris nous nous mettons juste derrière le pousseur Pierre et Paul pour entrer dans l’écluse de Vaugris. Bien nous en a pris car l’écluse, en travaux, est lente, très lente : 40mn dans le sas pour la remontée.
Après avoir passé Vienne, Chasse sur Rhône, Givors nous nous présentons à l’écluse de Pierre Bénite. Là c’est le ponton d’attente avec un bateau de plaisance suisse et un voilier en transit allemand. Dés l’écluse passée, c’est confluence et le port de Lyon est là.
Nous somme entrés sur le Rhône le 1er juin et nous le quittons le 25 juin. Lorsque nous avions descendu le Rhône il y a deux ans il nous avait semblé assez simple à parcourir. Mais la remontée c’est tout autre chose. Le courant est permanent et fort, ce qui implique des vitesses très modérées. Bien sûr on aurait pu faire tourner le moteur plus vite mais pour gagner quoi ? Nous avions décidé de le prendre cool et c’est ce que nous avons fait. Mais le plus difficile reste encore le manque de pontons ou de ports. Ceci rend les étapes longues et sans échappatoires : lorsqu’on s’engage dans une étape il faut aller au bout.
Nous voilà maintenant sur la Saône où un autre rythme nous attend …
A suivre
effectivement, on se rend compte de la difficulté à remonter le Rhône! quelle patience ! bonne continuation dans des eaux plus tranquilles .
Nous, on a bien aimé Cruas, malgré le vosinage des cimenteries et de la centrale honnie, plus qu’hors d’âge et fuyant de partout! Le capitaine du port a nos interrogations répondu : « C’est pas dangereux, demandez aux gens d’EdF… quoique on ne nous dit peut-être pas tout »
Bonne continuation et bonnes baignades sur la Saône
Ah, ça a du être bien intéressant d’avoir pris le toueur. Il va falloir qu me lise ce récit de 2019. Merci de m’avoir mis sur ta liste de mail pour le blog.