Mercredi 17 Juillet : Nous repartons direction le sud. Les écluses descendantes se succèdent. Le rythme s’accélère. Et en une journée nous arrivons à Chauny : ce sera notre dernière étape sur le canal de St Quentin.
Pause déjeuner en attendant que l’éclusier ait fini sa pause déjeuner à 13h30
Nous étions content de prendre le canal de St Quentin : nous quittions enfin les grosses péniches et les canaux « commerciaux ». Sur le canal de St Quentin autre chose nous attendait : une navigation très calme avec aucun commerce et très peu de plaisanciers. Le revers de la médaille : les écluses sont très proches, parfois tout juste 500m, et le canal est encombré d’algues. Elles sont partout : parfois sur toute la largeur du canal. Nous craignons pour notre hélice bien sûr. Mais ce sont surtout les propulseurs qui souffrent. A chaque écluse ils se remplissent d’algues et ne répondent plus : ce qui procure de jolis stress …
Le canal de St Quentin nous donne une impression d’un passé glorieux : tout le commerce Paris / le nord de la France passait par là avant la création du canal du nord ou son agrandissement. Aujourd’hui il semble à l’état d’abandon dû certainement au manque de fréquentation.
Jeudi 18 Juillet : La préoccupation principale reste cependant la ressource en eau. Nous recevons les alertes de la VNF. Nous demandons aux quelques plaisanciers que nous rencontrons ce qu’ils savent. La Meuse fermée à Givry, le canal des Vosges fermé, le canal de bourgogne fermé, … La marne ne semble pas touchée et nous aimerions basculer dans son bassin versant le plus vite possible, maintenant.
Nous quittons le canal de St Quentin à Chauny et empruntons le canal de l’Oise à l’Aisne. A la première écluse on nous annonce que nous n’aurons pas de télécommande et qu’un éclusier nous suivra pour déclencher les écluses et les suivantes …
Nous longeons le bassin de Monampteuil
Nous avançons rapidement et les écluses montantes sont peu nombreuses et nous atteignons le bief de partage avec en son centre le tunnel de Braye en Laonnois. Ce souterrain passe au dessous du Chemin des Dames à une profondeur de 100m.
Le tunnel de Braye en Laonnois
Le tunnel est très mal éclairé et il fait une longueur de 2365m que Catherine passe avec sang froid. Nous passons la nuit à la sortie du tunnel.
Vendredi 19 Juillet : Après quelques écluses descendantes nous atteignons Bourg et Comin et l’embranchement avec le canal latéral à l’Aisne.
Nous emprunterons ce canal sur une courte distance pour atteindre le canal de l’Aisne à la Marne. Il suit l’Aisne dans un paysage marécageux avec beaucoup d’étangs. Enfin ce que nous en voyons car une riche végétation nous en cache la vision globale.
Dés la première écluse montante le paysage change. Le canal s’élève lentement et la végétation s’éclaircit et permets une autre vision.
Canal de l’Aisne à la Marne : plaine céréalière
A l’approche de Reims nous traversons des zones industrielles.
Traversée de zones industrielles à Reims
Nous avions décidé de prendre une journée de repos à Reims, mais le port de plaisance se situe à environ 200m de l’autoroute A4, d’un pont et d’une voie rapide. Le ponton donne sur une zone piétonnière où les passants, et ils sont nombreux, sont bruyants et supprime toute intimité. Nous passons la nuit là et quittons ce lieu le lendemain au petit matin.
Samedi 20 juillet : nous arrivons au petit port de Sillery avant midi après avoir passé 4 écluses. Nous passerons notre journée de repos là.
Aussitôt descendu un plaisancier nous
annonce que l’on va bientôt fermer le canal pour manque de ressource d’eau. Un
coup de fil à la VNF nous rassure un peu : non, on ne va pas fermer ce
canal. Cependant sur le site de la VNF le canal est porté en rouge : canal
fermé.
Qui croire ?
Cet après midi nous allons nous ravitailler. Sur le chemin du supermarché nous passons devant un cimetière militaire. C’est la nécropole nationale de Sillery : c’est là que sont rassemblés les dépouilles de soldats français décédés lors des combats pour défendre Reims de septembre 1914 à l’automne 1918.
En allant à l’Intermarché nous passons devant la nécropole nationale de Sillery
Dimanche 21 Juillet : Nous partons avec une seule chose en tête : basculer sur la Marne le plus tôt possible.
Quittant Sillery : au fond sur les coteaux les vignes à champagne
Sur le bief de partage de nouveau un passage souterrain : c’est le tunnel de Mont de Billy.
Nous allons devenir des spécialistes de passage de tunnel, enfin Catherine surtout. Si c’est Jean Michel c’est rayure assuré… Pour le coup ce tunnel était très confortable : bien éclairé, un bateau devant nous, une péniche derrière nous, …
Après 13 écluses nous arrivons d’abord sur le canal latéral de la Marne et ensuite à Chalons en Champagne. Enfin sur la Marne … Nous voilà rassuré. A la capitainerie on nous annonce qu’il y a simplement une baisse de mouillage à 1m60 mais pas d’arrêt de navigation. Nous allons prendre notre journée de repos.
Promenade au centre ville de Chalons en Champagne
Lorsque nous nous inscrivons à la halte nautique on nous demande le nom du bateau et on apprend avec surprise que Boréal est déjà connu dans leur base informatique depuis 2017. Je demande le nom du propriétaire et c’est bien la personne à qui nous l’avons acheté. Boréal est donc déjà passé à Chalons en Champagne et cela bien avant nous…
Lundi 22 Juillet : Départ en direction de Vitry Le François. La canicule, dont on entend parler à la radio depuis quelques jours, nous a rattrapé. Pendant la navigation il y a toujours un peu de fraicheur et un peu d’air. Mais dés que nous sommes arrêtés dans les écluses là ça plombe … et à la sortie des écluses nous buvons plus d’un litre d’eau à nous deux. La navigation vers Vitry se résume à de très longues lignes droites et devient vite lassante. Seules les écluses nous réveillent de notre torpeur : elles sont très anciennes, profondes et se remplissent par les portes avant (comme dans le canal du midi) et il vaut mieux bien tenir le bateau.
Navigation vers Vitry le François toutes fenêtres ouvertes
Il fait chaud : enfants se baignant sur le pont canal sur la Saulx – comment se protéger du soleil
Arrivé à Vitry nous trouvons une place à l’ombre sous les arbres pendant que la canicule grimpe encore.
Mardi 23 juillet – Mercredi 24 juillet : Il fait trop chaud. La canicule est là : 39 degré dehors à l’ombre, 38 dans le bateau. Nous ne faisons rien si ce n’est boire des litres d’eau.
Vitry le François a été reconstruite par François 1er (d’où son nom) au confluent de la Saulx et de la Marne, et a toujours été un carrefour fluvial. Aujourd’hui Vitry est à la confluence de 3 canaux : canal latéral à la Marne vers la région parisienne, Canal de la Marne au Rhin vers Nancy, canal entre Champagne et Bourgogne vers la Saône. On trouve encore une activité de mariniers Il y a un chantier naval et quelques péniches qui font encore du commerce.
Autre trace de ce passé : amicale de la Batellerie qui se trouve à proximité du petit port de Vitry.
Vitry le François : chantier naval et péniches en attente de départ
Amicale de la Batellerie
On croise encore quelques péniches commerce en direction de Vitry le François
Rien à voir avec celles rencontrés sur le canal de l’Escaut …
A suivre …