Mardi 12 Juillet 2022 : En quittant Namur, nous savons qu’une longue journée de navigation nous attend. Nous allons emprunter la Sambre puis le canal du centre (belge) pour rejoindre Valenciennes. La Sambre belge est ou plutôt a été très industrialisée et c’était le pendant belge de notre lorraine : beaucoup de mines, d’aciéries, de fonderies … Pas trop de halte sur cette partie de la Sambre et nous devons aller jusqu’à Marchiennes pour trouver une halte fluviale.
A la sortie de Namur, la Sambre canalisée est sinueuse et bucolique. de part et d’autres des champs et quelques villages en bord de rivière.
Puis au détour d’un méandre, les premières cheminées et raffineries sont là. Cela va être notre paysage pour le reste de la journée.
En sortant de l’écluse de Montignies sur Sambre, une vieille péniche navigue du mauvais côté de la Sambre et nous fonce droit dessus. Boréal lui envoie un joli coup de corne de brume, mais c’en est un encore plus retentissant qui lui répond. Nous nous serrons contre la berge bétonnée et une dame nous crie dessus en néerlandais à l’avant de la péniche. A l’arrière c’est monsieur qui crie mais en français cette fois : « … vous êtes du mauvais côté vous n’avez pas vu le panneau … ». « …Heu non désolé mais on ne l’a pas vu… ». Sur tout un secteur, à l’entrée de Charleroi le sens de navigation est inversé. Nous naviguons à gauche et nous cherchons un panneau. Nous le trouvons enfin, tout petit et à moitié pris dans la végétation. Vraiment si tu es pas du coin … je rappelle qu’en Belgique il n’y a pas de cartes détaillées comme nous avons en France ce qui rend la navigation encore plus compliquée.
La traversée de Charleroi est démoralisante … Du béton, du béton, et encore du béton … aucun amarrage possible et surtout aucun escalier permettant d’accéder en haut des quais. Partout des travaux : des engins, des tas de morceaux de béton, du bruit … nous ne voyons la ville que par intermittence en nous demandant si il y a une ville car il n’y a aucune présence humaine sur les quais … Pour nous c’est : vite quitter cet endroit …
Nous quittons la ville de Charleroi mais pas la zone ! Après avoir franchi l’écluse de Marcinelle, nous découvrons l’ancien site de production de Charleroi. Tout ce qui a fait la grandeur de la ville et sa richesse sont aujourd’hui à l’abandon ou en cours de démantèlement. Tout est noir et rouille : charbon et ferraille se mélange. Le bruit strident des engins en train de couper les tôles, la poussière qui se dégage des bâtiments en cours de démolition donne une vision dantesque de l’endroit : l’impression de traverser le Mordor le pays de Sauron (cf Le Seigneur des Anneaux – Tolkien) et cela pendant quelques kilomètres. La Sambre souffre de toutes ces déjections et l’eau devient épaisse noire et collante.
Puis nous arrivons à Marchienne, les bruits s’estompent et un petit village apparaît sur les bords de la Sambre. Voilà 10 heures que nous naviguons et il est temps de s’arrêter pour un peu de repos.
Mercredi 13 Juillet 2022 : Après une bonne nuit de sommeil, nous partons pour Seneffe où nous avons rendez-vous avec Sarah, Nathalie et Frédéric. Pour cela nous devons revenir sur nos pas sur environ 2 kms pour la bifurcation avec le canal Charleroi Bruxelles qui va nous amener jusqu’au canal du centre belge.
Une première écluse se présente de 7 m de profondeur. Elle se passe facilement à l’aide de bollards flottants. Une fois sorti de l’écluse le paysage change et le paysage industriel se transforme petit à petit en paysage agricole. Malgré tout d’énormes cheminées, des voies ferrées et des champs de poteaux électriques se présentent devant nous.
C’est une belle navigation jusqu’au port de Seneffe où nous nous amarrons pour la nuit.
Jeudi 14 Juillet 2022 : Aujourd’hui nous embarquons Sacha, Sarah et Nathalie. Ils habitent dans la région et connaissent tous les lieux que nous allons traverser mais en voiture, à pied, en vélo … mais pas en bateau. Départ pour l’ascenseur de Strépy-Thieu.
Le canal du centre belge a une tradition pour les ascenseurs à bateaux. Un tronçon possède 4 ascenseurs hydrauliques et ont été créés au XIXème siècle. Principe de l’ascenseur de Strépy-Thieu : une cuve avec de l’eau et des bateaux est suspendue à des câbles, comme une cage d’ascenseur. Le tout monte et descend à la verticale comme dans un ascenseur.
Inauguré en 2002, l’ascenseur à bateau de Strépy-Thieu possède deux bacs indépendants et il permet le franchissement d’une dénivellation de 73,15 mètres entre le bassin de l’Escaut et le bassin de la Meuse par l’intermédiaire du canal du centre et du canal de Bruxelles à Charleroi. Il remplace désormais 6 ouvrages : 4 ascenseurs hydrauliques et 2 écluses.
C’est cet ascenseur que nous allons emprunter avec Boréal.
A la sortie de l’ascenseur, nous devons accéder au port de Thieu ou nous allons passer la nuit. Mais l’écluse qui permet d’y accéder est en panne : Plus d’une heure d’attente …
Une fois installé nous allons à pied voir l’ascenseur hydraulique de Thieu. Monté sur un verin hydraulique il se compose de 2 bacs de même poids : pour faire monter un bac un rajoute un peu plus d’eau à l’autre bac.
Vendredi 15 Juillet 2022 : Après avoir laisser nos co-équipiers à Thieu où Frederic est venu les chercher, nous prenons la route de Mons. Sur la route encore quelques traces d’industrialisation surtout aux environs d’Obourg.
Vendredi 16 Juillet 2022 : Départ de Mons pour Péronnes Lez Anthoing. La navigation est agréable mais plutôt monotone. De grandes lignes droites se succèdent aux autres lignes droites. Nous croisons quelques péniches. A l’écluse de Maublay, nous partageons la bassinée avec des péniches françaises. Nous avons une petite discussion avec les mariniers qui continuent sur Gand.
Samedi 17 Juillet 2022 : A la sortie de l’écluse de Péronnes, nous bifurquons à gauche sur l’Escaut. Le fleuve relie Valenciennes à Gand en Belgique et voit un trafic important de péniches. Pour nous c’est calme et même très calme : peut être est ce du aux vacances de Juillet ou à la canicule qui est annoncé sur tous les médias …
Nous nous amarrons au port de Valenciennes pour quelques jours où nous allons attendre que la canicule passe.
A suivre …
Waouh… Impressionnant l’ascenseur de Strepy
Nous nous croisés à qq. Jours près… Début juillet nous sommes venus à Bruxelles pour le mariage de ma fille aînée, et après nous sommes allés chez des amis à Jambes….
Ah, quand le paysage industriel, de plus, en démolition, remplace le côté bucolique de la campagne profonde !
Hello quand nous étions passés à l’écluse de Marcinelle, une partie de l’aciérie fonctionnait encore. Nous étions pressés d’en sordtir de cette écluse couverte de poussière, dans un bruit infernal. Vulcain devait être dans les parrages… Avant hier, à Sigean, projection de « la dernière tentation des belges ». Une grande partie du film a été tournée sur les canaux : du Roal Yacht Club de Brussels aux Ardennes. Plen les mirettes que nous en avions !
Bonne continuation
Documentaire « sociétal » avec de belles photos 🙏
La Belgique lui va si bien, il est encore plus beau … !!! Félicitations pour ces superbes photos …